Que va changer la Directive européenne à l’univers des e-liquides ?

Que va changer la Directive européenne à l’univers des e-liquides ?

15 janvier 2016 Non Par a.morel

La Directive européenne sera en vigueur en France au plus tard en mai 2016. Les rédacteurs du web ont longuement parler de certaines clauses de cette directive. Notamment l’interdiction de la publicité et de la propagande qui va réduire les professionnels et les vapoteurs eux-mêmes au silence et annonce la disparition de nombreuses boutiques en lignes, des blogs et des forums spécialisés dans la cigarette électronique.

Mais des mesures concernant précisément les e-liquides ont été mises de côté, voire ignorées alors qu’elles vont faire de la vie des fabricants, des revendeurs et des utilisateurs un véritable enfer.

Des flacons de 10 ml maximum

Depuis 2014, le taux de nicotine dans les e-liquides était déjà plafonné à 20 mg/ml dans les pays européens en application avec la Directive européenne. Aujourd’hui, c’est une autre limitation qui va intervenir, cette fois sur le volume des flacons. A partir de mai 2016, seules les bouteilles de 10 millilitres seront autorisées. Autant dire que les e-liquides pas chers risquent d’être un lointain souvenir. Un certain nombre de vapoteurs commandent des flacons de 20ml, 30 ml, voire 100 ml, pour faire des économies, car plus le volume est important, plus le prix au millilitre est bas. Ces utilisateurs devront se rabattre sur des recharges de 10 ml en s’acquittant du tarif au millilitre le plus élevé. Une fois de plus, c’est le vapoteur qui aura plus à subir de ce plafonnement. Il semblerait que ces contraintes vont également concerner les arômes DIY, les additifs, le propylène glycol et la glycérine végétale. C’est pour cette raison que certains vapoteurs ont déjà commencé à stocker des produits en grande quantité, avant l’application de la directive, par exemple des concentrés en 30 ml et des bases PG/VG en 1 litre, voire 5 litres !

Délai avant la mise sur le marché d’un produit

La Directive européenne va imposer à l’ensemble des fabricants l’obligation de faire une déclaration de mise sur le marché 6 mois avant toute mise en vente d’un nouveau produit, que ce soit des recharges de cigarette électroniques ou du matériel. Il est évident que ces procédures fastidieuses et extrêmement contraignantes vont dissuader les marques de sortir de nouveaux accessoires, des cigarettes électroniques encore plus performantes et des arômes d’e-liquides inédits et toujours plus originaux. Le succès de la cigarette électronique repose sur la capacité du secteur à être réactif, à se remettre en question et à proposer chaque année des matériels plus puissants que les produits que l’année d’avant. Si les fabricants n’avaient pas fait preuve d’innovation et de recherche active, nous en serions restés à la cigarette eGo C, au mieux à l’eGo Ce4. Les petits fumeurs auraient sans doute étaient satisfaits par ces modèles mais les plus gros fumeurs, davantage exigeants, se seraient détournés de la vape, faute de réelles satisfactions, et auraient repris le chemin du tabagisme. Autrement dit, cette obligation de déclaration aura forcément pour conséquence de ralentir les prouesses techniques qui ont soutenu jusque-là le développement de la cigarette électronique. Le délai de 6 mois doit permettre officiellement aux autorités sanitaires de réaliser un audit des nouveaux produits pour en évaluer l’innocuité. Espérons que ces protocoles d’analyses respecteront une plus grande éthique et une plus grande rigueur scientifique que les études américaines qui ont démontré ces dernières années à tort la dangerosité de la cigarette électronique.